Ils étaient repartis, emportant avec eux leurs courses. Nina avait été rangés ses affaires, la glace ne faisait pas bon ménage avec l'air ambiant, à moins de la manger directement, mais elle venait de manger un peu, ce n'était pas encore beaucoup, mais si son estomac avait du mal à digérer le tout, alors il comprenait que trop bien qu'elle ne se force pas et puis veuve? Marcus ne s'en était pas encore remis, il avait donc couchés, non, fais l'amour à une femme mariée. Il avait peu de principes, mais pas les enfants et pas les femmes mariées, il avait cru qu'elle était divorcée, enfin, il avait cru pouvoir penser y croire.

Compliqué? Non, pas du tout, cela était très clair dans son esprit, même si son esprit était juste simple pour lui. Il c'était dit que marcher dans les rues lui ferait du bien, à elle, comme à lui, il aurait le temps de réfléchir à tout ce qui lui arrivait depuis quelque temps et puis il aimait bien la compagnie de Nina. Il ne savait pas comment être avec elle, s'il pouvait juste passer un bras autour de ses épaules, ou lui prendre la main. Marcus n'était pas comme un petit jeune à un premier rendez-vous, il avait passé l'âge, mais en étant à ses cotés, elle lui faisait toujours le même effet d'être pris en faute. Cela devait faire quelques minutes qu'ils marchaient tous les deux, l'un à cotés de l'autre, Marcus laissant les mains dans ses poches tandis qu'il sentait un petit vent se lever. Tournant la tête vers Nina, il se demandait comment lui parler et puis, la délicatesse dans les paroles n'avait jamais été son fort alors...

« Tu veux continuer à marcher? tu as envie de faire quoi? En fait, c'est sympa ici, je... Tu veux t'asseoir sur ce banc là-bas? »

Oui, et la palme d'or du boulet de service est dédié à..... Roulement de tambour : Marcus! Félicitations, pour le fait de bafouiller, de ne pas savoir quoi dire ou faire et surtout de ne pas aller de l'avant, ni même de l'aider à surmonter cela. Elle lui avait bien dit qu'elle avait des amis, mais n'avait aucune envie de les voir pour le moment, trop étouffant? Alors qu'est-ce qui lui disait qu'il ne l'était pas : étouffant? C'était véritablement une plaie, Marcus, bien sur, pas Nina, il avait toujours du mal à savoir comment faire pour être normal, parce qu'il ne l'avait quasiment jamais été : normal. C'était un mot, dans le dictionnaire, qui ne lui convenait pas du tout. Enfin, Marcus s'arrêtait pour observer Nina, comment allait-il pouvoir l'aider, alors qu'il était lui même un monstre?

Est-ce que cela allait ? Bonne question, il ne savait pas comment être avec elle tout simplement parce qu’il ne voulait pas lui faire de mal, ne pas la faire souffrir, elle avait eut un mari violent, il était mort, point final. Revenir sur ce passé ne lui fera rien de bon, mais le futur… Il n’avait pas de boules de cristal pour le connaitre ce futur, par contre, le présent était le plus important, c’était maintenant qu’elle allait se reconstruire et à ses cotés, lui-même tentait de se sortir de cette violence qui l’avait toujours habité, il n’avait de cesse de se dire qu’une reconstruction était toujours dure, il n’avait pas envie de la laisser seule. Posant sa main sur la sienne, il l’entrainait s’asseoir, cherchant ce qu’il pourrait lui dire pour qu’elle se sente mieux, pour qu’elle aille de l’avant, comme lui était en train de faire à petites doses, mais ils n’avaient pas le même passé, donc il préférait garder le silence jusqu’à ce qu’ils soient assis, gardant sa main contre la pliure de l’intérieur de son coude.
 
« Nerveux? Je crois que j’ai dépassé ce stade d’être nerveux en compagnie d’une jolie fille, euh femme pardon.» Disait-il doucement. « Non, ce qu’il y à c’est que je ne vais pas te demander toutes les cinq minutes comment tu va, cette perte, tu ne l’enlèveras pas en si peu de temps, par contre, c’est que je ne sais pas comment faire pour que tu te sentes mieux… Dis-moi, si tu vends ta boite, tu va faire quoi ? Parce que le mieux c’est d’avoir une occupation tout de même, tu ne peux pas rester enfermé chez tes amis uniquement parce qu’ils veulent te protéger, tu dois bouger, sortir… Ce n’est jamais bon de rester ainsi.  » Finissait-il doucement.
 
Marcus tournait la tête vers elle, baissant les yeux sur son visage, il n’y avait aucune lueur de convoitise, juste une ride de souci qui se formait entre ses deux yeux, il y avait longtemps qu’il ne se faisait plus de souci, mais depuis qu’il était en Irlande, les choses avaient bien changé et il commençait à ne plus être le même homme qu’il y à quelques mois. Il aurait aimé entendre ses pensées, savoir ce qui pouvait la faire rire encore, vendre la boutique oui, les études pourquoi pas, mais après ? Elle perdait tout et repartir de zéro signifiait aussi partir de la ville où l’on se trouve. Marcus se disait que cette ville pouvait être la bonne pour lui, mais qui savait réellement ce qu’allait donner le futur ?
 

« Je ne sais pas si je vais rester Nina, il y à des choses qui font que je suis appelé à aller ailleurs… Je ne sais pas combien de temps je vais rester, c’est… C’est compliqué, mais je suis venu vendre mon appartement, mettre mes affaires en ordre, cela prendra un peu de temps, je… je peux t’en accorder si tu en as besoin. » Disait-il doucement en prenant sa main.

Il savait le réconfort qu’elle avait lorsqu’ils étaient ainsi, elle semblait apaisée et il ne savait pas comment faire pour lui dire qu’il comptait vraiment partir loin d’ici, en plus elle voulait absolument rester. C’était bien qu’elle voit autre chose, qu’elle reprennes du temps pour elle pour pouvoir vivre mieux, pour recommencer à zéro, mais il se devait d’être honnête avec elle et éviter de la faire retomber entre ses bras, surtout qu’il ne comptait pas rester trop longtemps. Elle avait des amis ici, même s’ils l’étouffaient, apparemment, mais c’était toujours mieux que personne comme lui et il vivait une vie dangereuse, pour une humaine.

Il restait assis, passant son bras autour de ses épaules et gardait sa tête contre son torse, regardant les passants aller et venir sans savoir qu’il c’était passé un drame autour d’eux, sans savoir qu’autre chose que des humains existaient. Ils pensaient aux extra terrestres, mais le reste, ce qui se trouvait dans les films, les livres, l’imagination des gens, non, ça, ils ne voulaient pas le voir, ou ne pouvaient pas le voir, parce que c’était différent. Et cette femme, venait de perdre son mari, violent, certes, mais la peine, il pouvait la ressentir bien au-delà de ce qu’il aurait aimé. Elle avait raison de vouloir bouger, de suivre ses conseils, tout simplement parce qu’il ne serait probablement plus là dans quelques temps.

Spoiler:

Spoiler:

Marcus aimait bien se retrouver avec elle, une part de lui se rebellait contre le fait qu’il ne l’aimait que bien et une autre sautait comme une fillette dans des herbes folles. Le passé le remuait plus qu’il ne l’aurait voulu et ce qu’il s’apprêtait à faire n’était pas vraiment du joli-joli, mais il ne voulait pas non plus partir sur une mauvaise impression et puis même si son cœur d’homme aimait Crystal, il avait toujours Nina dans la peau et la première lui avait bien confirmé qu’elle ne restait qu’en tant qu’ami, rien de plus.

Marcus ne cherchait personne à mettre ni dans son lit, ni dans sa vie, mais parfois il se sentait seul et cette solitude lui pesait malgré tout, mais comment dire à une innocente jeune femme qu’il se transformait quelques nuits tous les mois et que c’était un tueur professionnel ? Impossible, déjà rien qu’à une prime il c’était prit pas mal dans les dents, mais avec Nina… Impossible était le bon mot, impossible de lui en parler, du pourquoi il partait souvent, et du surtout pourquoi il ne pouvait pas rester avec elle. Prenant son menton entre ses doigts, il lui faisait relever la tête vers lui, pour lui parler, ou du moins, tenter de lui parler.

« Nina, je… je suis désolé, trop d’événements dans ma vie font que si je reste… » je mettrais tout le monde en danger, pensait-il même s’il n’en avait pas beaucoup de personnes à ses cotés, mais son métier ne lui faisait pas que des amis, au contraire, personne n’avait jamais vu son visage, mais tout le monde le connaissait. Il aurait dû se lever et partir, la laissant seule sur ce banc, mais au final, il déposait un doux baiser sur ses lèvres, un peu comme un adieu. Il l’avait bien comprit, le c’était bien de te revoir lui avait mit un coup, mais il respectait sa décision. Il la relâchait doucement, un léger sourire aux lèvres, puis se relevait, laissant sa main glisser sur sa joue, puis déposant un baiser sur son front, « prend soin de toi Nina… Au revoir. »

Il s’éloignait, n’ayant pas réussit à lui dire adieu, comme il n’arrivait pas à parler calmement avec Crystal, comme il ne savait pas être réellement normal. Il ne se retournait qu’une fois arrivé au bout de la rue, puis décidait de rentrer à pieds, il n’était plus très loin, Crystal allait l’attendre pour aller ensemble à une fête qui ne lui plaisait pas, comme si une fête foraine allait lui rendre son sourire, mais il voulait qu’ELLE soit heureuse, nuance. Finalement, il rentrait chez lui et rangeait les courses, attendant l’heure fatidique pour sortir, pensant que cette soirée n’allait pas se terminer très bien, un pressentiment naissant dans son estomac.

Spoiler: