Parce que ... qu'on le veuille ou pas. Qu'on l'admette ou non. Que je l'admette ou non. Si je vois les bons côtés de l'humanité. Elle en a beaucoup de mauvais aussi. Un humain se met en colère, peut resentir la jalousie, peut se tromper, n'est pas invincible et peut voir peur. Mais il n'y a pas grande différence entre l'humain et nous. Oui, qu'on le veuille ou non. Un vampire est un humain amélioré. Un humain peut être même bien plus humains qu'un humain. Pourquoi? Parce que nos sens sont décuplés. Tout comme nos sentiments. Ce qui vous semble une petite colère est pour nous un cataclysme. Un amour d'été est pour nous l'amour d'une vie. Et un petit revers de fortune est pour nous une profonde déprime. Ce qui est mon cas. Peu à peu, je plonge dans la déprime.

J'étais là. A vrai dire j'étais duelle. Il y avait la RoxXie qui revenait comme avant, sous l'influence de Zeke, de l'alcool, et de la drogue que je consommait avec allégresse. Et puis il y avait la RoxXie plus grave. Accablée par un poids trop lourd. Gardant ses amis ensemble, se sentant responsable d'eux. Celle qui n'aurait jamais du avouer à celui qu'elle aime qui elle était. Celle qui a fait la bêtise de penser que ça pourrait passer. Celle qui avait deux clans de vampires qui voulaient la voir morte. Qui avait tout les primes de la ville à ses trousser. Et celle qui se sentait pas capable de continuer de vivre ainsi. Et ces deux personnalité prenaient place tour à tour. L'une découlant de l'autre. Et pourtant c'était malsain. Et ce soir je ne savais pas comment réagir. Comment est ce qu'il était possible ... comment un être humain pouvait .... je n'avais pas de mots. Je ne pouvais pas. Les humains avaient torturés et enchainée une amie au mur. Blessée et pendue au plafond une autre. Et je ne perdait pourtant pas ma foi en eux. Je n'y arrivais pas. Je ne pouvais tout simplement pas. Mais ...

Mais voilà, la nuit avait été longue, après ce cauchemar nous étions allés à l'hôpital en urgence ... voilà que May venait d'accoucher avec deux mois d'avance. C'était vraiment ma journée. J'étais sale, les cheveux désordonnés. La robe rouge fourreau que j'avais déchirée au niveau du genou me servait encore d'habits. Mais j'avais les traits fatigués. Les mains pleines de boue. Le sang était parti, les bleus et les coupures superficielles. Heureusement. Mais j'avais l'air d'une déterrée. Et intérieurement je me sentais ainsi. quand je fus sûre que le bébé et May allaient bien je suis partie. J'ai marché sans me soucier d'où j'allais. Peu importait si le soleil m'était visible ou non, oh bah, May avait pensé à nous donner le médicament avant de partir, quelle futée. Bref, tant pis. Le petit vent de la fin d'après midi d'une journée plutôt calme pour tout les autres parvint à mon visage. Je levais la tête laissant le vent soulever mes cheveux me rafraichissant ainsi un bon coup. J'en avais besoin. J'avais besoin de ... oui j'avais besoin d'un verre. Je n'avais rien sur moi, ni téléphone, ni porte monnaie. Et je n'avais pas le look pour me faire payer un verre. Tant pis.

J'entrais dans le premier bar qui croisait ma route, ou que je croisais peut être plus logique. Perdue dans mes pensées je commandais un whisky sec, le meilleur de la maison. Lourdement je m'assis sur le tabouret, sans me soucier de ce que les autres pouvaient en penser. Je n'avais pas le temps, je n'avais pas la patience pour ça. Qu'on ne vienne pas me chercher des noises. Je revoyais mentalement le corps mutilés d'Ana. Ceux des autres. Le regard d'Elya avant de se faire hisser au plafond ... Je soupirais. Posant les deux coudes sur le comptoir je vint poser mon front dessus. Doucement j'essayais de me calmer. J'avais besoin de me calmer de me ... mais c'est la que l'ouverture de la porte m'amena son parfum. Et envolées toutes mes résolutions de me calmer. Les yeux plein de larmes je me relevais et ne touchant pas au verre qui m'avait été servi, à vitesse de vampire je me précipitait sur le nouvel arrivant dans le bar pour le projeter dehors contre le mur. Tant pis si on me voyait. Je n'étais plus à ça près ce soir. « Le deal c'était que c'était MOI la cible Samuel. Pas des innocentes et leurs proches qui n'ont rien demandé. » je retenais un sanglot en me souvenant des rougeurs causées par les menottes autour des poignets d'Elya. Et Naëlle ... Naëlle que j'avais été contrainte de laisser aux bras de mon pire ennemi parce que je ne pouvais pas gérer trois personnes en même temps. « Malheureusement je suis encore en vie! » Je m'approchais rapidement de lui et imposais mon avant-bras à sa gorge. Peu importe s'il arrivait à me taper. Je n'avais plus rien à perdre. Du moins c'est ce que je ressentais à ce moment même. « J'ai dit que je ne te tuerais pas Samuel, mais j'ai jamais dit que tu n'aurais pas mal. » si je n'avais jamais eu aucune intention de lui faire mal avant, à présent ... S'il était trempé dans l'enlèvement de Naëlle et Ana ... je ne le tuerai pas, non je le laisserai pour mort dans cette ruelle. Moi qui n'ai jamais eu la vengeance comme crédo ... « aussi mal qu'elles ont eu quand tes amis s'en sont pris à elle. Je te l'ai dit, à moi tu t'attaques si tu veux, mais pas à eux. Samuel. A tout sauf à eux! » je pris quelques secondes pour l'observer. Secondes dont il profita pour retourner la situation à son avantage.

"Putain, lâche moi !" je le regardais puis me mis à rire doucement, il y croyait vraiment, que j'allais le lâcher. Il était vraiment stupide. Il ... non mais « Même pas en rêve mon coco! » Il semblait étonné, mais je ne m'y fiais pas. Les primes, les primes c'est toujours des gens qui savent vous berner. Ils disent ne pas savoir alors qu'en fait ils savent tout. Ils restent tapis dans l'ombre. bon sang comment est ce que je pouvais aimer un tel homme. Comment est ce que mon coeur pouvait il être autant attaché à lui. A son air faussement surpris. Ses grands yeux. Sa parfaite musculature, sa bouche ... hm, je m'égare. comment est ce que je pouvais l'aimer. Lui. Mon ennemi. Pourquoi. Et pourquoi je ne pouvais pas le considérer comme un autre. C'était le maelström de sentiments dans ma tête et je n'y voyais et n'y pensais plus vraiment clairement. Tout volait. Tout était pitoyable, je me sentais pitoyable, mais pas plus que lui.

Il me repoussais et c'était à son tour de crier "J'ai vraiment pas envie de me prendre la tête avec toi. Si t'as un problème va le régler directement avec la personne concerné, et laisse moi aller me bourrer la gueule ! Je comprends rien de ton charabia, je sais même pas de quoi tu parles." je me mis à rire doucement sans pour autant bouger. Mon regard plongé dans le sien. Je l'avais mauvaise et ça se lisait sur mon visage. J'étais à bout de nerfs et qu'il me me pousse pas trop loin. Sinon j'atteindrais le point de non retour. « Tu te fous de ma gueule en plus! La personne concernée je suis en train de lui parler maintenant! » je crachais à terre puis montrais les crocs, chose que je n'avais encore jamais fait face à lui. « Tu vas me dire qu'un de tes précieux amis prime décide de faire une fête ou il enlève vampire, humaines, lycan et tout le tintouin, pour créer une super fête, la GIGA FÊTE DU SIÈCLE, met tout dans un manoir agite et attend de voir ce qui se passe. Et tu n'es pas au courant. » je ravalais un rire nerveux. « Te fous pas de moi. Les primes c'est comme les vampires, tout se sait toujours. » Il se réfugiait derrière un couteau. Comme si ça m’empêcherait de faire quoi que ce soit. « Que vous chassiez les vampires, d'accord. Jusque là, je peux suivre. Mais c'était quoi l'intérêt de capturer des humaines et de les faire souffrir ainsi. Je pensais que vous protégiez les humains comme je le fais. Mais j'ai du me tromper. Vous ... tu dois être comme tous les autres Primes. Pas fichu de penser avec autre chose que vos poings. » je me rapprochais de lui le collant de nouveau au mur "Et si tu veux te défouler sur quelqu'un, va donc voir ailleurs, j'suis pas ton putain de puching-ball !!!" je souris doucement. « Non mais tu aurais pu être plus que ça ... » je le lâchais. J'étais énervée. Je ne voulais pas lui faire de mal. « Je suis désolée » dis-je immédiatement. Peut être que la colère commençait à passer. Je sentais qu'il fallait que je parte, tout, tout les sentiments, les images de mes amies torturées, ces choses, l'accouchement de May, tout ce perturbait et s'entrechoquait dans ma tête. Et il fallait que je bouge. je reculais doucement et d'un revers de main essuyais une larme. « Pardon. Va donc te bourrer la gueule. Je vais aller faire de même ... » je reculais doucement puis finit par me retourner. Il était toujours là, je ne l'avais pas entendu partir.

"Oh attend ! Tu viens m'agresser comme ça, m'hurler dessus et tu comptes partir comme ça. Nan mais tu rêves là ! J'aimerai bien comprendre de quoi tu viens de me parler. Qu'est-ce que je suis censé avoir fait ? Je suis coupable de quoi bordel de merde ? Alors tu vas m'expliquer de quoi je suis censé être le responsable, que je sache quoi répondre si d'autres viennent comme toi m'agresser Je soupirais. Je n'avais absolument pas envie de me remémorer ces souvenirs. Aucune envie de me replonger dans les évènements de ce soir je ne sais pas si j'en aurais la force et je ne voulais pas craquer face à lui. Surtout pas face à lui je dirais même. J'avais été trop en colère. Et j'avais écouté plus mes impulsions que ma tête. Oui en effet si j'avais suivi ma tête, je ne l'aurais pas attaqué. Mais comme on dit ... on ne fait pas toujours ce qu'on veut. Et je l'avait fait, j'avais plusieurs dons, mais revenir dans le passé n'en faisait pas partie. Je haussais les épaules. « Non c'est rien. Laisse tomber. J'ai du me tromper. Tu ... tu peux pas être mêlé à une boucherie pareille, hein? » on entendait au loin la sirène de la police et des ambulances. Les invités ... ils avaient du finir par appeler la police. Quand même. Il aurait été temps. Je me retournais vers lui les yeux pleins de larmes et le dévisageais. Il ne fallait pas que je craque. Peut être que c'était un test, qu'il attendait que je parte pour me kidnapper moi. Oui je devenais légèrement parano. Mais il s'est révélé être une personne tellement différente que je pensais après ma révélation que je ne peux plus jurer de rien en le concernant.

Je fermais les yeux puis pris dans mon sas la lettre que j'avais reçu de Dark Whisperer et la lançais aux pieds de Samuel. « Tu n'es pas au courant de la petite sauterie organisée par tes meilleurs amis les Primes? » ma voix était chancelante mais ironique. « C'est dommage je suis certaine que ça t'aurais plu. Toi qui supprimes les vampires sans chercher à en savoir plus. » je baissais les yeux et pris une grande inspiration. Je ne devais pas trembler. Je ne devais pas ...

« Un graaaaaand manoir, deux groupes d'invités. Et Ohhh surprise des proches des invités capturés, kidnappés. torturés! » ma voix s'étranglait. « Et tout ça devant nos yeux. Des humains, des vampires, des sorciers. Des amies, des femmes, des sœurs ... » ma voix se perdit dans un silence.

J'étais perdue, totalement perdue. Et je ne savais pas quoi faire. je n'aurais pas du éclater comme ça contre lui. Je m'en voulais à présent. Mais cette soirée avait été forte en émotions. Et je ne voyais plus clair. Je n'étais pas vraiment su genre impulsive pourtant. Ni a cracher mon fiel sur le premier venu. Qui en l’occurrence était lui. Si ça n'avait pas été lui que j'avais croise je sais certainement toujours en train de ronger mon frein quelque part. Il ne semblait rien comprendre. Mais il était imbécile ou quoi? Je lui racontais les choses. Un vent frais parcourut la ruelle, et moi qui suis pourtant vampire, je me mis à frissonner. Réflexe je suppose. Réaction normale. Mes nerfs allaient lâcher. Je soupirais. Je ne comprenais rien du tout. Il devait au moins être au courant hein? Non? Il semblait que non mais étais-ce vrai? Je n'en savais rien. Je fouillais dans mon sac pour retrouver la lettre mais il ne la lut même pas. « Mais lis là. Peut être que tu connais l'écriture d'un de tes amis » je soupirais puis fis un discours résumé de ce qui s'était passé. De toutes manières j'étais persuadée qu'il savait ce quoi il s'agissait.

Mes nerfs pétaient un a un et je sentais ma main trembler, puis mon bras, et mes jambes et mes cuisses et je finissais par terre, dans ma robe rouge de soirée à moitié déchirée. Je n'en pouvais plus. Les vannes venaient de s'ouvrir et les larmes parcouraient mon visage. Je ne devais pas craquer devant lui et pourtant, c'est exactement ce que je venais de faire. Peut être parce que c'était lui. Parce que c'était la situation. Peut être les deux. Mais bref je ne ressemblais plus à rien du tout. J'eus pourtant un mouvement de recul en le voyant s'approcher de moi, mais il me pris dans ses bras. Pourquoi ? Après tout ça ? Pourquoi ? J'étais abasourdie, mais cette épaule que je connaissais me semblait tellement agréable et j'en avais besoin. "Tu me croiras peut être pas, mais je comprends ce que tu peux ressentir, je comprends ta colère mieux que tu ne puisse l'imaginer car la mienne me ronge depuis bien trop longtemps. C'est même à cause d'elle que je te haie autant que je t'aime !" je le regardais totalement désemparée. Les yeux couvert d'une épaisse couverture d'eau salée. Je baissais les yeux, que dire. Qu'est ce que je pouvais lui dire. Il me comprenait. bien sûr ... Peut être mais je n'y pensais pas. je me relevais et reculais, je ne voulais pas qu'il me voie dans cet état là. D'ailleurs je ne voulais plus le voir. J'étais amoureuse de lui, mais je suppose que ça se soigne. Il me déteste, il me hait et il ne veut plus me voir. Ok. Bien. Si je risquais de faire souffrir ceux qui étaient mes proches, je n'avais plus besoin de lui. D'eux. J'aurais besoin de me calmer. De m'éloigner d'eux, de tous, comme ça ils seraient en sécurité ...

raconte moi ce qu'il c'est passé, tu en as trop dit pour que je n'y mette pas mon grain de sel. Si je peux t'aider, alors je le ferai ! Je ne supporte pas de te voir dans cet état !" je haussais les épaules. Il ne pouvait rien faire et je n'avais pas envie d'en parler. Il ne supportait pas de me voir dans cet état? Il voulait m'aider. Il était contradictoire. « Pourquoi tu voudrais aider quelqu'un que tu déteste Sam. Quelqu'un dont tu chasses et tues les amis ? » je baissais les yeux et je fis quelques pas loin de lui. « Je n'ai pas vraiment envie de me souvenir de tout ça. J'en ai déjà les rétines brûlées ... » et pourtant dans ma vie de vampire j'en avais vu des choses. Mais ça ... je baissais les yeux encore et fixais mon attention sur un gros trou que je n'avais pas vu dans ma robe. « On t'as déjà dit que tu es contradictoire Sam ... ce que tu peux faire c'est m'oublier. Si tu es pas responsable de ça. L'amour que je te porte aurait pu t'emmener à être kidnappé et torturé toi aussi. Alors arrête. Et j'arrêterai aussi. J'essayerai ... » je haussais les épaules « arrêter de t'aimer ... »

Mais il semblait insister, il voulait savoir. « Tout a commencé par cette lettre » je posais ma main sur la lettre « Et je me suis préparée pour cette soirée. Besoin de me changer les idées ... Sans me douter que j'allais voir mes amies les plus proches torturées ... » ma voix s'étranglait et je toussais. Parler ainsi. Trop m'avait rendu la gorge sèche. « Il y avait de tout, vampire, humain, lycan, sorcier ... et puis ... et puis on a vu ces vidéos ... » une larme roula sur ma joue.

Je le regardais. Il était impossible. Samuel Phillips tu es impossible! Tu es vraiment incompréhensible. Tu me fuis, tu veux me tuer, tu le fais parce qu'un être humain normalement constitué serait mort à l'heure qu'il est. Je cherchais des réponses dans ses yeux, mais il n'y en avait pas. Et moi je craquais. Complètement. Mes nerfs lâchaient, cédaient sous la pression sous les souvenirs de la soirée passée. Je soupirais doucement et passais une main dans mes cheveux. Je tremblais, je grelottais. J'étais mal, vraiment et réellement mal. Tout me semblait iréel. Je ne voulais qu'une chose me reposer, j'étais épuisée. Je voulais mourir, oui mourir, disparaitre. Pourquoi est ce que l'homme fait autant de conneries. Et moi qui le défend toujours ... moi qui croit en lui ... voilà comment il me remercie ... j'étais à la fois furieuse, et triste, et énervée, et désemparée. En fait tout les sentiments se mélangeaient faisant une grande soupe de sentiments indescriptibles. Mes lèvres tremblaient alors qu'il parlait. "C'est compliqué RoxXie ! j'ai beau te détester, je ne supporte pas de voir qu'on puisse te faire souffrir. Je ne crois pas que ce soit le moment de parler de ça. Explique moi plutôt ce qu'il c'est passé, ça m'a l'air grave !" Pourquoi ne pouvait il pas juste me détester. Me détester était le mieux qui pouvait lui arriver en ce moment, avec ces histoires, qui sait s'ils s'en prenaient à lui. Ils s'en étaient pris à Nina après tout! Une humaine. Alors Samuel étant un Prime ... Non rien que l'idée me donnait des frissons. Je ne le supporterais pas. Voir mes amies m'a fait souffrir, mais quelle que soit leur douleur, je savais qu'elles s'en sortiraient ... elles étaient vampires. Mais pas lui. Lui, même en meilleure condition physique possible, ne pourrait pas y résister indéfiniment. Et je refusais de le penser mort. « Tu ne comprends pas Samuel. I faut que tu arrêtes. Que tu arrêtes de m'aimer. C'est dangereux ici, entre ce psychopate. Et puis les vampires, si jamais ils apprennent que je suis tombée amoureuse d'un Prime. Pas que tu ne saches pas te défendre Samuel, mais je ne supporterais pas qu'on te fasse du mal. Je crois que je pourrais tuer s'ils touchent un seul de tes cheveux! » et je m'en savais capable. Je le faisais rarement, mais si même un humain lui faisait subir ça, malgré tout mes bon sentiments pour les humains, il ne passerait pas la nuit. Ça me rendrait coupable, oui, mais je le ferais. Parce qu'il était Samuel.

Je haussais les épaules et reculais essayant d'essuyer mes larmes. Mais sans succès, de nouvelles venaient souiller mon visage. « Tu comprends pas Sam, tu peux pas comprendre, tu étais pas là, tu as pas vu ce qu'on a vu, et j'ai pas envie de raconter ça. Samuel. J'ai pas envie de te raconter en détail la manière donc j'ai vu mes deux meilleures amies se faire lentement torturer devant mes yeux. » je haussais les épaules. Je ne voulais pas, je serais déjà hantée par ces images jusqu’à la fin de mes jours -donc autant dire très longtemps- alors les prononcer à voix haute ... les passer à un autre ... Non ... je hochais vivement négativement de la tête. "Je t'en pris RoxXie, ne me laisse pas dans l'ignorance, je dois savoir ce qu'il c'est passé !" je soupirais « Non Samuel, Non tu n'as pas besoin de savoir ce qui c'est passé. Vraiment pas ... Crois moi. »

Mais il était têtu, et je le connaissais il ne lâcherait pas le morceau ... je soupirais il faudrait que je parle. Mais je ne comptais pas tout dire ... Non ... des choses ne se disent pas ... des choses n'ont pas à être prononcées. Par respect pour celles qui les ont subies. « il n'y a pas de problème à régler Samuel. Tout est fini, ça y est ... tout est ... c'est fini. C'est juste ... fini ... » je soupirais. Je n'avais pas de réponses à ses questions, et j'en avais à moi même. « Je ne sais pas qui a fait ça. Je ne veux pas savoir, je ne tiens pas à le savoir parce que je te jure Samuel. Je te jure que je le tuerais. Même si c'est mon premier humain. Vu ce qu'il a fait subir à ces filles, il n'y a plus grande humanité en lui! » je crachais au sol et remarquais du sang. Dans mon énervement je m'étais mordue l'intérieur de la joue. « Fuck ... »

Il pris mon visage dans ses mains et je sursautais à nouveau. Sa proximité était étonnante et même assez dérangeante. Elle était dangereuse. Je ne devais pas retomber dans ses bras, je ne pouvais plus avoir confiance en lui. Il avait essayé de me tuer ... « Des filles ... sanglées ... Attachées ... brûlées ... toturées ... entaillées ... » la liste pouvait être longue. « Mes deux meilleures amies ... la compagne d'une connaissance, la femme d'un de mes amis, et d'autres. » Je laissais échapper un sanglot. « Et on ne pouvait rien faire du tout, juste assister au spectacle ... » bon j'oubliais un peu la partie jeu pour le moment, mais enfin mettez vous à ma place ... entre la vision de vos amies torturées ou un jeu ... c'est quoi l'image qui prime ?

Non mais ... non j'étais tellement épuisée. J'étais fatiguée. Je ne savais plus quoi faire, je ne pouvais pas m'empêcher de revoir la soirée, au ralenti, ou en accéléré. Mais la voir, et la ressentir. Je ne parvenais plus à me contrôler et ça ne devait pas être beau à voir. Oui je craquais totalement en face de lui. Bon dieu en face de lui. Quelque part heureusement en face de lui. Et en même temps je n'avais pas envie qu'il me voie ainsi. Faible, perdue, apeurée. Mais ... je n'avais pas vraiment le choix en ce moment ... "Et alors ? Tu crois que je suis du genre facile à tuer ? Ça fait déjà pas mal d'années que je suis Prime et pour le moment je suis toujours vivant ! J'suis un mec solide, j'ai pas peur ! Et s'ils veulent me tuer qu'ils viennent je les attend de pied ferme. Tu ne me feras pas changer d'avis RoxXie. je haussais les épaules, il était impossible ce mec. un vrai cabochard. « Non mais Sam ... j'ai jamais dit ça. Mais ... tu crois que Naëlle ne savait pas se défendre? Elle est vampire depuis des années mais sait aussi se défendre. Elles ont été prises en traitre. Elles ont été kidnappées. Samuel, c'est pas une question d'être Prime ou Vampire ou Reine d'Angleterre. C'est une question d'être proche. Et tu es proche de moi quoi que tu en penses. Alors non, arrête. Il faut pas. On peut pas continuer ainsi. » je disais ça de manière cinglante et pour me convaincre moi même qu'il le fallait. L'aimer était dur, mais ne plus l'aimer le serait encore plus. Et si ça voulait dire qu'il serait en sécurité, alors je le ferait. "Je peux t'assurer que personne ne me fera du mal ! D'accord ?" je levais mes yeux rougis vers lui et murmurais « J'espère bien, je m'en voudrais tellement ... je ... » je reniflais doucement.

Et puis je finissais par lui raconter, enfin le mot "raconter" est un bien grand mot hein ... bribes de la soirée. Je ne voulais pas en parler, je ne voulais pas, je préférais le garder pour moi, comme tout. Je ne voulais pas le traumatiser, je le voulais pas qu'il s'y mêle. Je n'essayais même plus de cacher mes larmes, ça ne servait à rien de toutes manières. "Je t'aiderai ! Je t'aiderai à trouver ce type." je soupirais et baissais les yeux sur ma main où se trouvait encore l'alliance de Sean. Shit ... Mais je l'avais vu à l'hosto, juste avant de partir. S'il y était c'était que sa femme était encore en vie hein? Je n'avais pas pris le temps, je n'avais pas pu prendre le temps de lui rendre son alliance. Mais ... si Dark Whisperer avait kidnappé Nina et que Sean était là, il ne restait plus rien de notre hôte. Je soupirais. « Il a déjà été retrouvé. On lui a ... enfin ... c'est une affaire réglée. » je n'en savais rien en fait, aussi bien Sean ne m'avait pas vu. Aussi bien je fantasmais tout ça. Je n'étais pas claire. je ne voulais pas inquiéter Samuel. « Ca va aller ... je veux dire ... » je me relevais et essayais d'essuyer mes larmes. « J'ai déjà vu pire hein ... » c'était faux mais il avait pas besoin de le savoir. Un petit rire nerveux m'étreint quelques secondes. Je devais reprendre du poil de la bête. Essayant de remettre mes cheveux en ordre. « Non non c'est bon Samuel, tu peux retourner à me détester si ça te chante ... C'est ... » je haussais les épaules.

"Il se fait tard, et il commence à faire froid, tu devrais peut être rentrer pour ce soir. Tu es encore sous le choc de tout ce qu'il vient d'arriver, faut que tu te reposes. Je te raccompagne ! On sais jamais..." je me retournais pour le regarder. Pourquoi proposait il ça ? Je ne le comprendrais donc jamais ... « Non non ... je vais pas rentrer chez moi y'a personne et puis ... non je vais juste aller ... me promener un peu, je ... j'ai pas envie de dormir. j'ai pas envie de fermer les yeux. J'ai pas envie de tout revivre ... » je m'éloignais de quelques pas. « Merci Samuel, au revoir. » je me retournais et commençais à partir. Non il ne devait pas, qui sait, peut être qu'on me suivrait ... pourquoi je persistait à penser qu'il pouvait lui arriver du mal ... peut être parce qu'en me côtoyant c'était ce qui finirait par arriver?

Je ne voulais pas le perdre. je ne le supporterait pas. L'idée de sa mort ajoutée à tout ce que j'avais pu vivre ces cinq dernières années était insupportable. J'avais résisté au rejet de mon clan. L'avait à mon tour rejeté. Résisté à la mort de ma mère. Aux accusations de Raven. Aux mensonge de Maligna et Zirah. Aux tortures infligées à Ana, Naëlle et Elya. A l'accouchement de May. Aux balles de Samuel. Mais sa mort à lui. Non. Ca serait la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je ne pouvais pas y penser. Alors il me fallait ne pas y penser, et l'oublier. Cela serait certainement la chose la plus sage à faire. Mais ... on sait tous que je ne suis pas une personne sage.

"Je n'ai jamais dis le contraire, oui ou est ou était proche. Et j'ai pas peur de ce qui peut m'arriver à cause de ça. Je suis certain que tu sais que je ne suis pas le genre de personne qu'on abat facilement. Le danger je le vie au quotidien en chassant. Tu ne m'empêcheras pas de mettre mon grain de sel si j'ai envie de le mettre !" je le regardais. Oui comme il le disait. je ne pourrais certainement pas le faire changer d'avis. Et oui je savais qu'il était fort. J'avais pu le constater moi même. De mes yeux. Il était un bon Prime. C'est bien pour ça que j'ai du partir d'Irlande la première fois. C'était trop dur à supporter. Le savoir prompt à éventuellement me chasser. Et je ne m'étais pas trompée vu son comportement. Plusieurs balles avaient transpercé mon corps. Heureusement que j'étais une vampire. Je n'y aurais pas résisté. Vous connaissez les douleurs fantômes. Des plaies qui ont été parfaitement cicatrisées mais continuent à faire mal. C'est mon cas. Ce que je ressent à chaque endroit où une de ses balles m'avait atteinte. Mais si lui, si lui il souffrait, je ne pourrais pas m'en remettre. Et je me maudis pour ça, mais pour le moment je n'arrive pas à dépasser l'amour que j'ai pour lui, et ça me pourrit la vie. Le haïr serait plus simple.

Je lui racontait les choses. Du moins celles que j'arrivais à formuler. L'horreur à du mal à s'exprimer par des mots. Certaines choses sont indicibles, indescriptibles. Mais fort heureusement il ne m'en demandait pas plus. J'étais dans un état pitoyable. Presque nue mais je n'avais pas froid. Ni chaud. J'avais plus rien en fait, j'avais l'impression de ne plus rien ressentir. Ou d'avoir bien trop ressenti de chose pour aujourd'hui. Je le regardais, il voulait me raccompagner. Mais je n'allais pas rentrer. Logan, Ana, les autres devaient encore être auprès de May eux. Naëlle avec Sinnéad. Non je ne penserai pas à ça ce soir pas envie de gerber. Et les Reynards. Ils m'avaient abandonnés comme je l'avait moi aussi fait, nous n'avions rien à nous dire de plus. Je n'étais que moi même. Et je n'avais besoin que de moi. Je le remerciais et m'éloignais.

Mais peine perdue, Samuel Phillips était persévérant et je l'avais toujours su ça. Donc il me rattrapais. Je soupirais mais n'étant plus en forme je ne résistais pas, je n'en avais pas la force de toutes manières, si bien que j’atterris en arrière dans ses bras. Je le regardais alors que son cœur comme le mien battait plus fort. Oui de l'amour il y en avait. Et quand j'y repensais je trouvais ça très cruel. Nous avions mis du temps à mettre des mots sur notre relation. Et voilà maintenant qu'il fallait enterrer ce que nous avions trouvé. Je soupirais doucement. "Je reste avec toi ! Hors de question que je te laisse te balader seule dans les rues après ce que tu m'as racontée. Je ne veux pas qu'il t'arrive malheur, C'est trop dangereux que tu restes seule. Et puis, si je suis avec toi, je trouverai bien un moyen pou que tu ne penses pas à ce soir." je souris doucement puis ris même quelques secondes. « Je suis une grande fille Samuel. Après cent vingt sept ans je peux me promener seule dans la rue tu sais! C'est pas comme si je ne savais pas me défendre. » je le vis baisser les yeux et posant ma main sous son menton pour le faire me regarder j'ajoutais. « Personne pourra m'empêcher de penser à ce soir, pas même toi Samuel. » et c'était vrai, qu'il soit là ou pas. J'y penserai. « Tu devrais continuer à me haïr Samuel. Tu t'en sortais bien jusqu'à présent. Deux à l'épaule. Une près du nombril. Une dans le flanc. Deux au bas ventre. Deux dans la cuisse. Et une dans le genou. » je souris doucement et le regardais. Je comptais toutes les balles qui m'avaient atteintes. Celles que je sentais encore comme si elles m'étaient restées sous la peau. Je sentis qu'il avait posé sa main dans la mienne quand il la retira brusquement. C'était comme une évidence en fait que je ne l'avais pas remarqué. C'était pas bon tout ça. Il ne fallait pas. "Laisser moi rester avec toi ! Si je rentre et que je te sais dehors, je n'arriverai pas à dormir non plus." je fis la moue en le regardant, je n'avais pas besoin d'un chaperon. "Je peux rester ?"

Je le regardais quelques secondes. Scrutant son visage, il semblait réellement et sincèrement inquiet. Il semblait tellement perdu aussi. Sans réfléchir une seconde de plus je me jetais dans ses bras laissant mon nez trouver sa nuque, me laissant aller dans ses bras. J'avais besoin de réconfort, mais ça le roc que j'étais devenue ne l'admettrait jamais. Et puis ... plus que tout j'avais besoin de lui. Samroxx ... pour la vie.

Je n'en pouvais plus. Je n'en pouvais vraiment plus, les choses étaient tellement dures et tellement compliquées ... je ne pouvais plus le supporter pour ce soir. J'avais les rétines encore brûlée de ce que j'avais vu ce soir. Les muscles figés des combats que j'avais du mener au cours de la soirée. Alors je rendais les armes dans ses bras. J'étais en larmes, couverte de sang séché, totalement épuisée. Pourquoi est ce qu'il était là. Pourquoi les choses étaient aussi difficiles avec lui ... pourquoi on ne pouvait juste pas s'aimer? Comme avant ... si seulement je pouvais lui effacer ses souvenirs, qu'ils ne le sache pas.

Ses bras étaient toujours aussi accueillants. Les paroles qu'il avait eues se mélangeaient dans ma tête. Ne pas me haïr ce soir. Mais demain il recommencerait? Est ce que je pourrais lui expliquer? Lui prouver? Que je n'étais pas méchante. Que je ne faisais rien contre les humains. Au contraire. Je le hante et il déteste ça, il semblait que nous vivions ensemble les mêmes choses. Mais qu'est ce qu'on y pouvait. Nichée dans ses bras je me laissais aller doucement et je sentais le stress doucement partir. J'étais tellement bien quand j'étais avec lui. "Laisse moi te protéger RoxXie ! Je ne laisserai personne te faire du mal !" je soupirais et ne levais pas les yeux sur lui. « Samuel, c'est pas aussi simple. » Je baissais les yeux. Je fermais les yeux quand je sentis sa bouche se poser sur mon front. « Même si .... je veux dire ... ça ne peut plus être simple entre nous. Maintenant que tu sais. Maintenant que tu doutes de moi. » je posais le front contre son épaule et soupirais. Et pourtant j'avais besoin d'une soirée où je ne pensais plus à ça. Il me proposais de rentrer chez moi pour au moins me changer. Je reculais d'un pas et constatais que j'avais une bien piètre tenue en effet. Et puis je sentais que je commençais à faiblir. J'avais besoin de me rassasier un peu. Et j'étais donc obligée de rentrer chez moi. Je levais les yeux vers lui et acquiesçai de la tête.

« D'accord ... mais ... il faudra que je prenne aussi des forces, toutes ces émotions ... » je savais qu'il comprendrait que ça voulait dire boire du sang, et je savais que ça pourrait le débecter. Mais il voulait me suivre ce soir. A lui de voir. Me retournant je me dirigeais vers le repaire des Phénix. Oui j'étais consciente que j’amenais un Prime chez nous ... que ça pourrait nous mettre en danger. Mais ce n'était pas n'importe qui ... Je le laissais entrer dans la cuisine, il n'y avait personne ici, tant mieux d'ailleurs. Je le laissais s'asseoir où il voulait. Il y avait encore les débris de la tasse que May avait renversée par terre. On verra ça plus tard je ne compte pas rester ici longtemps. J'allais dans le frigo et me retournais vers lui. Il m'observait, mais j'avais besoin de me nourrir un peu. Je sentais ma tête tourner légèrement. « Ils sentirons que tu es venu de toutes manières. Mais ça c'est à moi de m'en occuper après. Tu veux quelque chose? » je pris un verre et me servais du sang que mon boucher me donnait toutes les semaines. Contrairement aux autres, ou a la plupart des autres, je n'avais jamais bu de sang humain. Enfin juste une fois. Mais c'était pas mon truc. Et la chasse, très peu pour moi. Je posais le verre sur la table le temps de fermer la porte du frigo. « C'est pas ce que tu crois ... » dis-je doucement alors que je le voyais poser les yeux sur le verre. « mais je suppose que les apparences sont contre moi ... » je pris le verre et le vidais d'un trait pour ne pas le déranger plus longtemps.

Je le laissais entrer, c'était tout sauf une bonne idée. Et il n'avais rien à faire ici, il découvrait où nous logions. Notre chez nous, et je devrais me méfier de lui, qui sait à qui il donnerait cette information contre je ne sais quel bon avantage pour lui. Nous étions ennemis et je m'en voulais déjà de l'avoir fait venir ici. Je savais qu'il sentiraient son odeur, je savais que pour eux ça serait de l'incompréhension. J'avoue s'en est une pour moi aussi. Je le regardais, il observait autour de lui et je supposais qu'il ne se sentait pas à sa place. C'était normal, ici il n'avait pas que des amis. Si j'avais interdit de poser la main sur lui, ça veut pas dire que certains ne voulaient pas le faire. Mais je devais faire un arrêt par le frigo. J'avais besoin de reprendre des forces, sinon j'allais tomber inerte à force.

Je le regardais, il semblait dégouté. Mais excuse moi mon chéri, maintenant que tu sais je ne vais pas continuer à me cacher de toi pour boire. C'est toi qui a voulu me suivre et me protéger. J'ai rien demandé moi. "Dépêche toi juste, je voudrai éviter d'avoir cette vision là trop longtemps !" je soupirais et avalais le verre d'un coup. « C'est toi qui voulait rester avec moi ... » Je sentais déjà ses vertus bienfaisantes. Je sentais mes muscles se raffermir, et me sens récupérer. La fatigue s'estompait un peu et les diverses blessures qui pouvaient être encore partiellement ouvertes se refermer. Je soupirais doucement en allant rincer le verre et en rangeant mon bocal à côté des poches de sang humain. Ça ne me dérangeait pas d'en voir, mais je ne comprenais pas qu'on puisse en boire, mais après, ce n'était qu'une préférence personnelle ... moi ça me dégoutait qu'on boive directement à même le corps de quelqu'un ou sous la forme de poches. Est ce que si justement il y a des poches c'est que les humains en ont besoin? Mais bref là n'était pas la question. "Je crois que tu as besoin d'une bonne douche en plus de tes vêtements propre ! je le regardais puis baissais les yeux vers mes habits. Il n'avait peut être pas tord. « Hmmm ... peut être oui. Mais je ne veux pas rester ici trop longtemps » je soupirais. "Je suppose que tu dois bien avoir une chambre ici ?" je levais les yeux vers lui puis sans ne rien dire je le prenais par la main et l'emmenais dans ma chambre. « Bien sûr que j'ai une chambre, tu croyais que je dormais dans un cercueil dans une cave et que je me transformais en chauve souris? » je ne faisais que le taquiner, il était un Prime il le savait bien, non ? « Heu ... fais comme tu veux, je vais me débarbouiller un petit peu » je me retournais puis retirais doucement la robe ou ce qu'il en restait avant de la prendre pour la jeter dans la corbeille à côté du bureau, même si elle fut belle j'ai pas vraiment envie de m'en souvenir. Je me dirigeais vers la salle de bain et fis couler l'eau. Mais je n'entrais pas encore sous la douche. Les deux mains posées sur le rebord du lavabo, je me regardais dans la glace. J'avais une mine affreuse. Mes mains se crispaient sur l'émail et dans un bruit sec il resta dans mes mains « Merde ... »

Je me sentais mal, je me sentais mal d'être là. En face de lui, près de lui, si près de lui et ne pas pouvoir le prendre dans mes bras. Tout avait changé, mais dans mon coeur rien n'avait réellement changé, je l'aimais toujours. Il était toujours Samuel. Et il resterait toujours Samuel à mes yeux. Quoi qu'il arrive. Donc ctt présence chez moi n'était pas des plus conseillées. Surtout vu notre dernière entrevue. Je soupirais. Il avait insisté, et je ne pouvais pas lui résister, j'étais faible face à lui c'était un fait solidement établi.

Je me dépêchais de boire même si je ne cachais plus ma condition de vampire. C'était tellement plus agréable qu'avoir du toutes ces années me retenir et me restreindre. Je pouvais enfin le faire librement. Et puis je n'étais pas une vampire sanguinaire, enfin ça il ne voulait pas le comprendre. Tant pis pour lui. Il voyait tout en uni, soit blanc, soit noir. Aucun mélange possible. Aucune possibilité de différence possible. C'était juste bel et bien un Prime. Je lui montrais ma chambre où je lui disais de patienter. Je n'avais rien à cacher maintenant qu'il savait que j'étais une vampire. Et puis je n'étais pas pudique il était déjà venu plusieurs fois dans ma chambre à Courtmacsherry. Cela ne me dérangeait pas plus aujourd'hui.

Dans la salle de bain je tentais de respirer et posais les vêtements propres à terre. Respirer notion compliquée pour un vampire, mais en ce moment même je vous jure que si j'avais pu j'aurais aimé le faire. Respirer simplement pouvoir me contrôler, essayer de me calmer et retirer cette boule qui me restait en travers de la gorge. Cette gêne en moi. Ces tremblements qui commençaient à s'emparer de mon corps. Ces mains qui se crispent sur le lavabo et le laissent brisé dans mes mains avec un grand fracas. Mais ce qui me surpris le plus fut la porte que Samuel venait d'ouvrir à la volée qui claqua contre le mur. Je me retournais et lâchais le lavabo. "Heu...désolé, j'ai entendu du bruit, j'ai cru que...enfin bref, désolé !" je rougis immédiatement, ce qui n'était pas du tout dans mes habitudes. « Non c'est rien du tout, je ... c'est rien. J'arrive. » je me retournais immédiatement en attendant qu'il soit sorti de la pièce.

Je fermais la porte derrière lui et soupirais doucement. Je m'étais sentie gênée. Pour la première fois avec lui c'était le cas, peut être même pour la première fois de ma vie. Je n'étais ni prude, ni sage. Mais ce n'était pas la nudité qui m'avait gênée. Mais ce moment de vulnérabilité qu'il avait pu voir. Cette détresse qui ne voulait pas me quitter. Passant ma main dans les cheveux j'entrais dans la cabine de douche et fis couler de l'eau glacée dans mes cheveux et sur ma peau pour retirer le sang séché et la terre. Il n'y avait plus de séquelle visibles, certes. Mais les séquelles psychologiques restaient là elles. Je ne séchais pas mon corps, de toutes manière je ne risquais pas de prendre froid. Je remettais un short en jean et un débardeur blanc qui s'imbibait de l'eau de mes cheveux laissés libres. Mais on s'en tape. Je jetais un coup d'oeil au miroir et essayais de sourire. Pas facile.

D'une main j'ouvrais la porte lui faisant de nouveau face et le regardais assis sur mon lit. Un cadre à la main. CE cadre à la main. Je baissais les yeux quelques secondes, hésitante, ne sachant pas quoi faire. J'espérais qu'il ne le remarquerait pas mais ... on ne peut jurer de rien pas vrai. Puis je levais les yeux et dit. « Bon ça te dit qu'on aille se murger la gueule à plus se souvenir de son prénom ? » j'avais besoin de me défoncer, de m'abrutir, de penser à autre chose. De me sentir vivante. Ou morte. Ou ... bref différente de maintenant. J'avais besoin de liberté.

Samuel et Roxxie . On ne pouvait pas faire les choses comme les autres. Pas vrai ? C'était pas possible. C'était quelque chose qui n'était pas faite pour nous. La vie calme. La vie sans embrouilles. La vie humaine. N'oublions pas que je suis une vampire. J'ai beaucoup trop tendance à l'oublier. Je les protège trop. Je me prend trop pour l'une d'entre eux. Mais en fin de compte, c'est moi qui guérit vite. C'est moi qui ne vais pas mourir. Pas lui ... C'est ... voué à l'échec. Ce potentiel ou imaginaire "nous". Samuel et Roxxie. Cette utopique relation. C'était insensé, c'était totalement inouï et impensable. « Il veux te tuer putain roxx » murmurais-je doucement alors que je laissais l'eau couler et que je me délassais de cette soirée de merde.

J'étais perdue. Et quand j'étais perdue je n'avais qu'une seule envie. Boire à ne plus me souvenir de rien. Peut être que c'était là la solution. Je soupirais doucement essayant de chasser les souvenirs visuels de mes amies torturées de devant mes yeux, mais peine perdue, tout m'y faisait penser. Du lavabo à mes pieds au miroir en face de moi. Je me rhabillais doucement. Pas de soucis de bronchite pour une vampire, au moins ... c'est déjà ça. Alors je déboulais hors de la chambre pour lui proposer mon idée. Mais il n'était pas d'accord. Du moins pas tout à fait. "T'as pas de l'alcool ici ?" je haussais les épaules. Franchement je n'en avais aucune idée. « Je pense, pourquoi ? » je m'assis lourdement sur le lit "On peut rester ici ! J'ai envie d'éviter les bars ce soir." je le regardais. « Non on ne peut pas rester ici. C'est trop dangereux. Et les autres vont rentrer. On peut quand même éviter les bars, mais on ne peut pas rester ici Samuel. Tu es chez eux ... » je parlais bien entendu des autres. Ceux qui voulaient sa peau pour vouloir la mienne. Qui n'apprécieraient pas de le voir ici. Dans ma chambre. Et de me voir sortir de la douche. "Vois un avantage à rester là, tu pourras casser tout ce que tu veux sans te faire jeter par le patron du bar !" je soupirais puis haussais des épaules. « La seule chose qui va être cassée si tu reste là, c'est ton visage, et j'ai pas envie! » dis-je en m'approchant de lui pour poser ma main sur sa joue. « Si je trouve des bouteilles on part d'ici ? »

Il ne voulait pas sortir. Et je ne voulais pas rester. Avec ça on est bien mal barrés. Je soupirais doucement alors que je l'écoutais essayer de me convaincre de rester ici. Mais non c'était non, il n'en était pas question si on devait aller dans les bois, dans les rues ou ailleurs on irait mais on ne resterait pas ici. Sans compter que prendre le risque de me retrouver seule dans une chambre avec lu était trop grand. Et ils allaient rentrer de l'hôpital les autres. a moins qu'il y ait eu une complication avec May. Mais là ils m'auraient prévenus quand même.

"Parce que tu crois qu'un groupe de vampire pas content me fait peur ? S'ils veulent se battre alors je les attends. Et puis de toute façon, je doute que tu les laisses faire ! Je préfère les affronter, plutôt que savoir que quelqu'un t'as fait du mal, RoxXie." je le regardais et haussais les épaules en m'éloignant un peu de lui à la recherche de quelques bouteilles. « C'est tout vous les primes ça. Nous ne sommes pas qu'un groupe de vampire. On est des vampires, des lycans, et même des sorciers. Ils ne voudront pas se battre, de toutes manières ils n'en ont pas le choix. Il n'y aura pas de combat il y a assez de sang qui a coulé ce soir. Mais Samuel. Eux non plus ne peuvent pas supporter que quelqu'un m'ait fait du mal. Et ce quelqu'un pour eux c'est toi. Aussi sûr que tu les affronterait, ils le feraient aussi. On n'est pas juste un clan, on est une famille. » je soupirais que pouvait il comprendre à notre famille et je ne voulais pas me disputer avec lui alors je n'en parlais plus. Pour le moment. "Sauf qu'on a nul part ou aller. Je te rappelle que je n'ai pas d'appartement et que je ne peux pas te conduire chez mon amie qui est une Prime et j'ignore si elle fait partie du groupe qui a sévi ce soir, bien que je doute qu'elle puisse faire ça. Alors, on a pas vraiment d'endroit ou aller, hormis peut être une chambre d’hôtel et encore..." Je partis d'un large éclat de rire. « Tu t'écoutes Samuel. Tu te rends compte que c'est pareil pour moi? Si on ne peut pas aller chez ton amie qui t'héberge parce qu'elle est Prime et pourrait me tuer. On ne peut pas rester ici parce que mes amis pourraient aussi vouloir te tuer. C'est pareil. On est coincés. » je haussais les épaules et trouvais une bouteille de vodka sous le lit. « Ah ha! Je savais bien que May ne les avait pas toutes trouvées. » je posais la bouteille sur le lit. « Mais t'as raison la chambre d'hôtel serait le mieux si tu veux pas sortir » je trouvais une nouvelle bouteille dans un tiroir. Peut être que May n'avait pris aucune bouteille alors. Je me rapprochais de lui pour ammener mon butin sur le lit et le regardais. Je ne voulais pas rester là et je ne resterai pas là. Qui m'aime me suive.

Sa main sur la mienne me fit soupirer. J'avais rêvé de ça des millions de fois. Qu'il revienne. Qu'il soit là en face de moi, et que je puisse lui expliquer. Mais je ne savais pas quoi lui dire là. Et il venait de dire la seule chose que j'aurais pu dire. Je lui manquais. Je plongeais mes yeux noisettes dans les siens et soupirais. Je posais ma main sous son menton le forçant à me regarder. « tu m'as manqué aussi Samuel. Mais il faut être fort. C'est pas possible tout ça. Je veux dire toi et moi. J'aurais aimé. Mais je doute que ça soit possible si l'un comme l'autre on doit toujours craindre que nos amis veuille tuer l'autre? C'est pas une vie ça ... » je baissais les yeux alors que ma voix s'étranglait. Oui c'était le cas, je ne voulais pas qu'il souffre par ma faute.

« Bon on y va a cet hôtel se prendre la biture du siècle ? »

Je pense qu'entre nous rien ne sera jamais simple. je ne laisserai jamais personne le tuer. Et à ses dires personne d'autre que lui n'a le droit de me tuer. On est assez mal barrés. Mais bon qui a dit qu'il était mieux de faire facile quand on peut faire impossible hein ? Pas moi. Ne choisissons pas la simplicité. Peut être que je devrais me ranger avec un vampire. Ou avec personne me faire nonne. Oh non nonne Roxxie ça serait vraiment trop drôle. Et trop ... bizarre. Je le regardais. Il ne savait pas que j'avais quitté amis et famille pour lui. A cause de lui. oh pas entièrement non plus, dire que c'est de sa faute est méchant et déplacé. Mais il est quand même une forte et grande partie de mon départ. Je souris doucement.

Il me manquait, oui tous les jours, toutes les secondes ... Il me manquait oui. Et je constatais que lui aussi. J'avais envie de le prendre dans mes bras. De l'embrasser. De ne plus jamais le laisser partir de le garder pour moi. Rien que pour moi. Mais non ... je ne pouvais pas alors autant penser à boire. J'avais déniché plusieurs bouteilles donc on avait de quoi se mettre la gueule en vrac. Il sort et donc moi aussi, je cache les bouteilles dans un grand sac que j'attrape dans la cuisine. Et on arrive bien parce que j'entends déjà les autres rentrer. « Oups c'était moins une. Mais je suis sûre qu'Ana a déjà senti ta présence. » je ne dis rien de plus pendant le chemin que dire. Je le regardais. L'observais en secret alors que le tintement des bouteilles l'une contre l'autre accompagnait notre marche. Il n'avait pas changé. Il était toujours aussi beau. Même dans la semi-obscurité. Mais je ne devais pas penser à ça. Ce n'est pas correct. Samuel entrait en premier dans l'hôtel ou se trouvait un homme de garde et je sortis mon porte monnaie pour payer avant de voir le regard qu'il me lance. Je haussais les épaules. L'argent n'est pas un problème. Je ne suis pas une personne trop dépensière. Du moins ... bien moins qu'à l'époque où on s'est rencontrés. Et puis c'était qu'une chambre d'hôtel. Je payais donc et pris la clef qu'il nous tendait avec un air pervers. Non mais espèce de dégoutant.

"RoxXie, c'est le moment de commencer à boire !" je souris doucement et faisant mine de me plaindre je dis « Oui oui j'arrive! » je me laissais tomber sur le lit moi aussi et pris dans le sac posé à terre la première bouteille que je lui tendais. « Tiens! » je pris la seconde et me relevais pour la déboucher et en boire une longue gorgée. Puis une autre. Oui je préférais y aller vite. j'avais besoin de ça. Je me tournais vers lui. « A la tienne! » dis-je en levant ma bouteille déjà entamée pour "tchiner" avec lui.