Le journal est son ami. Le journal lui ment, bien entendu, comme le font tous les journaux. Mais il ne s'en cache pas, et il ne ment pas sur tous les sujets, seulement ceux qui ne sont pas importants. Comme la politique ou l'économie. Ou l'intégrité journalistique, cette notion floue qui est morte il a bien longtemps et qui n'intéresse plus personne. Par contre, sur les sujets importants, le journal dit la vérité. Toujours. Par exemple, aujourd'hui, dans les colonnes mondaines, il y est rapportée la mort d'un nommé Hubert de Villemont. Il semble à Finkhald, Troisième du nom, que le nom lui est familier. Un cousin, peut-être ? Ou un simple invité d'une des soirées mondaines qu'affectionnaient ses parents, de leur vivant.

Les Sarlonius faisaient partie de la vieille vraie fausse noblesse Suisse, à une époque révolue depuis maintenant bien trop longtemps. La particule perdue, le Manoir et la fortune restés, ils ont fait la transition inverse de celle du Bourgeois Gentilhomme, une ironie et un humour qui avait encouragés Finkhald à refuser la lecture de ce livre lors de ses années de collège. Il avait été soutenu par ses parents, mais la prof n'avait pas compris. Il n'avait pas eu de très bonnes notes à ce semestre, ni au suivant à vrai dire. Il se souvient encore des bals, somptueux, donnés par sa famille, pour sa famille. C'était dans un bal qu'il avait entendu la rumeur concernant Finkhald Sarlonius, Deuxième du nom, son illustre ancêtre qui avait sauvegardé tant le Manoir que la fortune, et dont on disait qu'il était un Vampire. Ridicule. Les Vampires n'existaient pas. Pourquoi pas les Loup-Garous ou les Sorcières, tant qu'on y était ? Il ne s'était pas moqué ouvertement de l'oncle qui lui avait raconté l'histoire, bien sûr. D'abord parce que ça ne se faisait pas, ensuite parce que ce dernier était équipé de sa troisième coupe de champagne, avec laquelle il essayait vainement de faire descendre deux whiskies. Les élucubrations d'un alcoolique, fut-il de la famille éloignée - ou même proche -, n'avait aucun poids, aucun pouvoir.

Il tourne la page de son journal, cherchant une fois de plus à discerner le faux du vrai, et tombe sur un article concernant la politique Londonienne. Il ne fait aucun doute que la vérité est déguisée pour cet article, mais il s'amuse à chercher comment, et pourquoi. Londres est une ville plus dangereuse et plus polluée qu'on ne voudrait le faire croire, même si ce n'est pas au niveau de Paris. Paris était une ville horrible, dans laquelle il n'avait passé, dans sa fuite éperdue, que quelques heures. Quelques heures de trop. Arrivé à Londres, il s'était caché dans un coin. Il n'avait jamais su comment les Filles l'avaient trouvé, même s'il soupçonnait leur odorat. Il ne leur avait jamais demandé, et du coup le doute subsisterait toujours. Elles étaient mignonnes, toutes les deux, et indéniablement des sœurs. Elles lui avaient presque rentré dedans, mais s'étaient arrêtées à un mètre ou deux de lui, comme figées. Comme respectueuses. Il n'avait plus l'habitude d'inspirer le respect. Plus depuis la morsure, plus depuis la transformation, plus depuis qu'il portait des habits trop grands et trop ridicules. Ça lui avait fait un choc, et il avait décidé de suivre les Filles. De voir où elles se rendaient, où elles se perdaient. Il avait un très, très mauvais pressentiment.

Il arrive à la fin de son journal. Dans les petites annonces, quelqu'un vend des jeux vidéos. Il faudra qu'il voit ça de plus près. Les Filles apprécieraient sûrement de nouveaux jeux pour leur console. Il était impressionné qu'elles n'aient toujours pas cassé l'engin, par mégarde. Il lui semblait outrageusement fragile, et lui-même n'aurait jamais vraiment osé y toucher. Quelqu'un d'autre vend une caravane, et encore quelqu'un d'autre, une guitare. Il sourit. Sa caravane est en bon état, encore. Elle roule, doucement, sur cette route de campagne déserte. Il jette un coup d'œil par-dessus son journal, et rectifie. Elle roule, doucement, en plein champs. C'est bien aussi. Il lève son pied de l'accélérateur, et la caravane décélère, de 5km par heure à 0. Il met le frein à main, et tend le nez. Rien qu'à l'odeur, il sait que le petit déjeuner est prêt. Il appelle les filles, ses filles, en espérant qu'elles ne sont pas parties, une fois encore, chasser le papillon.

Non, non tu ne rêves pas! Tu as bel et bien été validé par un des membres de notre staff. Tout d'abord félicitations!


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Désolé pour ce blabla, mais il fallait bien le faire tu sais Maintenant que tu es prêt à jouer bah ... Bon jeu!